

















J’ai accompagné pendant un an l’équipe de rugby féminine les Ovalines d’Aubenas. Ce groupe de femmes se « battent pour jouer ». Dans ce territoire dit rural, c’est le seul club féminin en sud Ardèche, formé du rassemblement Rod-Ovalines, Aubenas-Donzère, une alliance de territoire permettant de comptabiliser assez de joueuses pour former une équipe. Certaines font plus d’une heure de route pour venir jouer, il est difficile de construire une équipe faute de membre, et le terrain le plus dégradé est toujours réservé aux femmes et ne possède même pas de poteaux, uniquement des cages de foot et bien sûr, les réflexions sexistes sont habituelles. Mais dans ce monde de “copines” comme elles s’appellent, les injonctions disparaissent et le plaisir du jeu et d’être ensemble remplit tout. Le hors-champ prend alors de plus en plus de place, les matchs, les victoires, les défaites sont d’autant de motifs auxquels s’ajoutent les temps hors de la compétition. L'intimité et la cohésion s'écrivent sur le terrain et à côté.